L’Intelligence Artificielle (IA) est l’un des sujets majeurs du moment dans le monde digital. Accenture la classe d’ailleurs comme tendance technologique n°1 en 2019. Si cette dernière permet de réinventer des industries entières, elle provoque surtout un changement radical dans les entreprises, tout particulièrement vis-à-vis des collaborateurs. Alors faut-il opposer Intelligence Artificielle et Intelligence Humaine ?
La machine au service de la performance
Pour Florian Miconi, responsable du domaine outillage et algorithmes cognitifs chez Euro Information (groupe Crédit Mutuel), la synergie entre l’Humain et l’Intelligence Artificielle (IA) est un véritable levier de performance dans la banque d’aujourd’hui. C’est ce qu’il est venu nous présenter à travers ses travaux et son expérience dans le cadre des Jedi’s du web au festival numérique Bizz&Buzz.
L’Intelligence Artificielle est selon lui un des leviers pour augmenter la productivité et la performance dans une entreprise. Le sujet n’est pourtant pas nouveau. Fortement développée dès les années 80 dans le secteur bancaire, l’informatique permettait de traiter des tâches avec des instructions précises plus rapidement que les Humains, les soulageant ainsi de tâches répétitives sans grande valeur ajoutée comme les calculs.
C’est ainsi qu’en 1997, le programme Deep Blue surpassait le champion du monde Gary Kasparov au jeu d’échec. Avec environ 20 coups possibles à chaque moment sur des critères simples, la tâche était largement à la portée de l’ordinateur.
Mais là où la machine sait exécuter rapidement une recette qui marche à tous les coups, l’Humain sait quant à lui s’adapter à la nouveauté, apprendre face à des situation inattendues.
De la machine apprenante à l’Intelligence Artificielle
Pour palier les défauts de la machine, des travaux ont été menés dès les années 50 pour essayer de la rendre apprenante. La puissance de calcul des machines actuelles couplée à la prolifération des données plus ou moins structurées et à la démocratisation des usages ouvrent de nouvelles perspectives. C’est ainsi que l’Intelligence Artificielle connait un engouement depuis 2015 avec des progrès fulgurants sous l’impulsion de certaines entreprises technologiques comme IBM avec Watson.
L’ordinateur devient ainsi bien meilleur que les Humains pour trouver un objet dans une image. A Où est Charlie, il est désormais imbattable. Puis AlphaGo, un programme l’Intelligence Artificielle, arriva à battre 3 fois un champion du Jeu de Go où tous les pions sont identiques et offrent à chaque fois 361 positions possibles. Les progrès de l’Intelligence Artificielle sont aussi remarquables pour désormais comprendre aussi bien le langage naturel que les Humains.
Vers une complémentarité entre l’Humain et la machine
Nous l’avons vu, la grande force de l’Humain est de pouvoir s’adapter à la nouveauté, à des situations inattendues. L’Humain est par ailleurs capable d’être bon dans des tâches multiples. De son côté, si la machine peut le surpasser sur certaines tâches comme trouver un détail dans une image ou jouer au jeu de Go, elle est parfaitement inutile en dehors de son domaine. C’est donc leur alliance qui amène la meilleure performance : la polyvalence de l’Humain et l’expertise de la machine.
Des usages de l’IA dans le secteur bancaire
Dans le secteur bancaire, le rôle du conseiller est de pouvoir accompagner ses clients au cours de leur vie et selon leurs projets personnels et professionnels. Le périmètre d’expertise est donc important, allant du financement à l’épargne en passant par des produits financiers ou de prévoyance.
L’équipe de Florian Miconi travaille donc à mettre à disposition des outils dont l’Intelligence Artificielle pour aider les conseillers à garder leur niveau d’expertise :
- Faciliter l’accès à l’information en traitant un volume important de données pour les rendre pertinentes
- Proposer des assistants virtuels entrainés dans différents domaines métiers qu’on peut consulter en langage naturel avec une interface unique qui peut aiguiller vers le bon domaine de compétence pour apporter la bonne réponse.
Au total, ce sont 41 000 façons d’interagir avec le système pour 11 500 réponses possibles avec comme bénéfices des réponses pertinentes, un gain de temps et un accès facilité.
L’Intelligence Artificielle peut aussi se mettre au service du client en lui proposant une relation augmentée avec web, mobile et téléphonie.
Et demain ?
Au final, l’Intelligence Artificielle est ubiquitaire pour Florian Miconi. Il la compare à l’électricité il y a 1 siècle. Nous sommes dans une phase où nous mettons en place le réseau, le câblage. A l’instar des objets connectés ou des voitures électriques, que pourrons faire demain avec l’Intelligence Artificielle ?
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